TOME 1 : ATHÈNES
Aux yeux d’un tout jeune patricien, Athènes est une cité sans défauts et donc sans rivale. Mais un enfant qui s’éblouit au spectacle des cérémonies sur l’Acropole et des fières trirèmes à l’ancre dans le port du Pirée ne peut être qu’un homme déçu lorsqu’il découvre les compromissions et les hypocrisies que dissimulent les beaux discours de probité tenus sur l’Agora. Grandir en temps de guerre n’est jamais bon pour celui qui a trop d’idéal. Il lui faut s’endurcir dans les combats et trouver consolation dans quelques solides amitiés. Et lorsque la bonne fortune fait de vous un contemporain de Socrate, vous pouvez tout pardonner à Athènes puisque c’est dans ses rues que vous y avez rencontré le meilleur maître du monde… Première partie des Neuf Noms du Soleil, Athènes est le roman d’une ville en proie au doute et aux troubles d’une guerre que ses prétentions ont provoquée. C’est aussi le roman d’un petit garçon qui grandit avec les victoires et les défaites de sa patrie, mais surtout d’un homme qui apprend qu’au sein des plus complets désastres, le seul recours est de demeurer fidèle à ses idéaux d’enfance.
« Mis en scène par une plume érudite et flamboyante, Les Neuf noms du soleil possède tous les arguments pour séduire largement au-delà du cercle des amateurs de l’Antiquité grecque. »
Athènes
Athènes est un secret qui se dissimule en pleine lumière. C’est celui de l’équilibre entre la rigidité d’Apollon et la volupté de Dionysos. Toute harmonie est néanmoins fragile, car elle exige une tension de chaque instant. Et quand la guerre et la peste font cause commune pour bousculer l’ordre patiemment construit, il ne faut pas longtemps pour que la concorde vole en éclats.
Athènes contre Sparte
Athènes contre Sparte, ce n’est pas seulement l’affrontement d’une cité contre une autre. Ce sont deux regards sur le monde qui s’opposent. Dans le camp d’Athènes : la parole et l’espace. Dans celui de Sparte : l’acte et le temps. Trop orgueilleux pour admettre qu’ils sont complémentaires, les adversaires se font face, alors que leur union assurerait pour des siècles le salut de la Grèce tout entière.
Socrate
Socrate ! Sage parmi les sages et maître du dialogue. Socrate, mauvaise conscience d’une cité qui doute, puis victime innocente de petits comploteurs inquiets. Mais surtout : Socrate buveur, mangeur, et sale. Socrate père de famille et époux malheureux d’une mégère. Socrate bon soldat ; et même, Socrate grossier lorsqu’il déambule dans les rues d’Athènes et harangue violemment les passants. Socrate, autour duquel se pressent cependant les jeunes patriciens avides d’entendre d’autres paroles que celles, convenues, des pédagogues austères qui n’ont jamais eu la tête tournée par le vin ni l’esprit bouleversé par le sourire d’une fille… Socrate, divin de savoir qu’il n’était qu’un homme parmi les autres.
Le Pirée
Lorsqu’une cité perd une guerre, elle abdique deux fois : devant son vainqueur, puis devant ce qui, autrefois, l’avait grandie. Indigne de ses gloires passées, elle se renie. Ses enfants se déchirent alors. C’est le temps des rancœurs et des procès. Asservie par Sparte, Athènes connaît ces moments-là. Pour ceux qui ne peuvent supporter cette déchéance, il reste le départ. Compatissants, les dieux veillent à toujours laisser grande ouverte la porte de l’aventure aux exilés.
Chronologie
– 429
Année de naissance probable de Xénophon, fils d’un petit propriétaire terrien de l’Attique.
– 421
Paix de trois ans entre Athènes et Sparte.
– 410
Xénophon rencontre Socrate et devient son disciple.
– 408
Cyrus le jeune, fils cadet de l’empereur achéménide Darius II, reçoit le commandement des armées perses d’Asie Mineure.
– 404
Mort de Darius II et règne de son fils aîné, Artaxerxès II. Après une série de défaites, Athènes capitule face à Sparte. Les troubles civils qui s’ensuivent contraignent les patriotes à l’exil. Xénophon compte parmi eux.
